Histoire : les cadavres
L’anecdote de la mort de Molière est l’histoire la plus connue rappelant les coutumes chrétiennes en Occident, concernant les décédés.
Étaient exclus des cimetières et privés d’enterrements chrétiens, dans la terre consacrée, toutes les "mauvaises gens" et les "mauvaises professions" : comédiens, saltimbanques, mais aussi usuriers.
Moins connu : étaient aussi exclus ceux ayant eu une mort douteuse (de retour de lupanar, noyé, suicidé, duelliste, exécuté) et même ceux n’ayant simplement pas eu le temps de se confesser et de recevoir les derniers sacrements (les apoplectiques). Enfin, les non-baptisés : enfants de quelques jours, ou morts-nés. Et, le pire, l’horreur dissimulée dans le détail, les embryons de la femme morte en couches : on ouvrait donc au Moyen-Âge le ventre de la décédée, pour extirper la chose qui n’avait pas droit à un repos en terre chrétienne.
Barbarie des dogmes religieux, appliqués à la lettre, sans indulgence ni recours, au mépris de tout esprit d’humanité.
Source : émission de France Culture - histoire des cadavres